»Au bout du compte, l’abaissement des droits de douanes n’apporte aucune amélioration significative pour la circulation des marchandises en Russie. Au contraire, avec l’augmentation parallèle des barrières non tarifaires, la Russie perd encore des places dans l’index de la Banque Mondiale«
Andreas Gfrerer, CEO Condor, Salzburg
Diminution des coûts d’importation au sein de l’Union Economique Eurasienne. Les obstacles au commerce demeurent.
A partir du le 1er septembre 2016, l’Union économique eurasienne va réduire les droits de douane sur 1780 catégories de marchandises, pour les importations en Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Arménie et Kirghizistan.
Cette décision résulte de l’accusation de la Russie, par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), de protéger son économie locale par le biais de droits élevés sur les produits importés. Le chemin à parcourir comportait, dès le départ, de nombreux obstacles ; membre depuis 5 ans, il aura tout de même fallu 18 ans de négociations à la Russie pour adhérer à l’OMC. La Russie n’a jamais cessé d’élargir ses barrières commerciales tout en prenant soin d’éviter de possibles sanctions. Par exemple, au grand mécontentement de l’OMC, l’importation des véhicules étrangers étaient soumises à une taxe exclusive. La commission économique eurasiatique applique la décision de réduction tarifaire, du 16 Mai 2016, selon la directive de l’OMC. Les droits de douane à l’importation vont être abaissés en moyenne de 1 à 2% pour 1780 catégories de marchandises, soit l’équivalent d’environ 12 000 produits. Par exemple, les produits cosmétiques (parfum, eau de toilette), les appareils ménagers (congélateurs, micro-ondes) ou certaines espèces de poissons (truites, saumons), sucreries, vins ou certains modèles de voiture, etc. Cependant, même si les barrières tarifaires sont réduites, les mesures non tarifaires de Moscou restent en vigueur pour protéger le marché intérieur russe des importations. Ces mesures peuvent être réglementaires et donc obligatoires ; elles engendrent également des modifications de certaines normes (avec « augmentation du profil de risque ») qui rendent les contrôles douaniers plus stricts, notamment pour les produits Turcs ou certaines nationalités de transporteurs routiers effectuant les livraisons en Russie. En conséquence, dans l’index « Doing Business » de la Banque Mondiale, la Russie ne figure qu’au 170ème rang parmi les 189 économies reprises au classement « Commerce International » (« Trading Across Borders »), et reste ainsi toujours derrière des pays comme le Pakistan, l’Ethiopie, le Tchad et l’Iran !